angoisse ☾ althea

Les portes ouvertes, tous ces lycéens se promenant sur le campus, prit entre la joie de bientôt quitter leur prison pour aller étudier ici, être libre et commencer à vivre leur vie. Enfin, ils échangeaient une prison pour une autre, mais Althea ne pouvait pas les prévenir même si elle l'avait voulu. Pour elle, c'était l'occasion de regarder tous ces petits nouveaux qu'elle pourra probablement poursuivre l'année prochaine. Poursuivre, voir plutôt stalker. C'était tout ce qu'elle pouvait faire maintenant. Elle ne pouvait ni les toucher, ni leur parler et encore moins sortir avec l'un d'entre-eux. Après tout, elle était morte. Oui, morte. Elle s'y était fait, à son nouveau statut pas tellement vivant. Elle ne savait cependant pas vraiment pourquoi, ni comment. Peut-être que la mettre en présence de tous ces garçons qu'elle ne pourrait jamais draguer était une punition pour ce qu'elle avait fait, bien qu'elle ne savait pas ce qu'elle aurait pu faire pour mériter ça.

La journée battait son plein et le campus se remplissait de plus en plus. Elle n'avait pas vu tellement de monde depuis qu'elle était ici (ou du moins depuis sa perte de mémoire), mais malheureusement pour elle, le ratio fille-garçon avait augmenté depuis midi. Trouver une perle devenait de plus en plus compliqué. Pourquoi elle en cherchait ? Parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire. Étonnamment, on ne pouvait pas faire grand-chose de ses journées une fois débarrassé de son corps. Et au fond, elle aimait ça. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait l'impression de faire quelque chose qu'on lui empêchait de faire avant. Dépitée de ses trouvailles, elle avait décidé de faire une pause. Elle avait tout le temps du monde devant elle, de toute façon. Les bras ballants, elle errait entre les étudiants, essayant quand même de les esquiver, par habitude.

Un moment plus tard, elle s'arrêta, soupira et leva la tête, observant les futurs médecins et ingénieurs autour d'elle. Ils la regardaient de travers, d'un air plutôt hautain en plus... Ils la regardaient... ? Pas possible. Ils regardaient la chose derrière elle. Ça lui arrivait encore parfois, de penser qu'on la voyait. Mais elle se ressaisissait rapidement en général. Elle se retourna, se mettant sur la pointe des pieds et mettant sa main au-dessus de son front, imitant avec exagération une personne à la recherche de quelque chose. Elle n'eut pas à chercher longtemps, le vilain petit canard sortait vraiment du lot. Sauf qu'il n'était pas noir, mais blanc. Très blanc. Au milieu de la foule, un jeune homme qui serait passé inaperçu si ce n'était pas pour son teint pâle et son air à la fois triste, douloureux et perdu. Elle s'avança à grands pas vers lui, approchant subitement son visage du sien pour l'observer de plus près. Les yeux étaient les miroirs de l'âme après-tout, non ? Elle faisait ça de temps en temps, s'imaginant comment la personne aurait réagi si elle la voyait. Mais elle était invisible aux yeux des vivants, donc bon...